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Aston iTF et Le Nouvel Economiste – Trésorier d’entreprise et fintechs, un rôle en or

Aston iTF interviewé par le Nouvel Economiste

« La priorité absolue d’une entreprise, et donc de son trésorier ou de son directeur financier, est d’avoir du cash sur son compte. Le montant du financement des entreprises, c’est-à-dire ce que les banques leur prêtent à court terme, ne représente que 180 milliards d’euros, contre 650 milliards d’euros pour le crédit interentreprises. 25 % des dépôts de bilan sont causés par des factures non payées, seules 10 % des factures sont couvertes par l’affacturage et pour finir, seulement 12 % sont assurées contre le risque d’impayés.

Les fintechs viennent là encore simplifier la tâche du trésorier en facilitant et fluidifiant la rentrée des liquidités sur le compte de son entreprise. “Notre solution se déploie en quatre modules : le premier est un logiciel en ligne qui permet d’automatiser le processus de relance-recouvrement ; le second est un module de crédit management qui permet de piloter en ligne la police d’assurance-crédit de votre choix et de noter vos entreprises clientes selon l’expérience de paiement, explique Amaury de la Lance, président de plateforme BtoB d’optimisation de trésorerie Aston ITF. Le troisième module permet aussi d’être relié à l’ensemble des affactureurs de la place et de faire financer vos factures. Enfin, notre solution comporte un quatrième module de tableaux de board-reporting du poste client.” Et une nouvelle fois, les tâches quotidiennes et manuelles (typiquement les relances) du trésorier sont automatisées. »

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Trésorier d’entreprise et fintechs, un rôle en or

De garant de la liquidité de l’entreprise, le trésorier devient grâce aux fintechs un rempart anti-fraude et un fin stratège

La numérisation et les solutions proposées par les fintechs sont en train de changer en profondeur le rôle du trésorier d’entreprise. Finies les tâches routinières et manuelles. Place aux agrégateurs de comptes bancaires et aux programmes permettant de sécuriser les flux financiers des entreprises. Car le trésorier devient le dernier rempart des entreprises face à la fraude et à la corruption. Tandis que libéré du quotidien, il peut se concentrer sur le cœur de son métier : gérer les liquidités de l’entreprise à court et moyen terme.


par Fabien Humbert

La révolution fintech, un mot né de la contraction de “finance” et “technologie” qui désigne des start-up qui proposent une ingénierie digitale pour gérer les flux financiers, est en train de révolutionner le métier de trésorier et la fonction de cash management au sein des entreprises. “Grâce aux innovations des fintechs et à leurs applications dans les entreprises, le trésorier n’existera plus dans le futur… en tout cas pas tel que nous le connaissons aujourd’hui”, prévoit même Ignacio Sanchez Miret, trésorier et risk manager chez HMY Group, et président de la commission fintech de l’Association française des trésoriers d’entreprise (AFTE). La numérisation est en train de changer en profondeur le travail des trésoriers, de le rendre plus efficace et plus sécurisé.

“Le premier besoin basique d’une entreprise est d’avoir une vision globale de ses comptes bancaires, c’est-à-dire de connaître pour la maison mère et ses filiales la liste des banques partenaires, des comptes ouverts, et bien sûr le solde de ces comptes”

S’il y a encore beaucoup de documents papiers et de signatures manuelles à effectuer au quotidien, et dans les relations entre les trésoriers et leurs partenaires financiers, la technologie permet de signer numériquement à distance. Même si la fin du papier dans les entreprises est annoncée depuis une dizaine d’années, force est de constater que cette prédiction prend forme un peu plus chaque jour. Mais la disparition du papier n’est pas, loin s’en faut, la seule révolution qu’est en train de connaître la fonction de trésorier. “Le premier besoin basique d’une entreprise est d’avoir une vision globale de ses comptes bancaires, c’est-à-dire de connaître pour la maison mère et ses filiales la liste des banques partenaires, des comptes ouverts, et bien sûr le solde de ces comptes” analyse Guillaume Lafarge, président d’Exalog, éditeur de logiciels spécialisés. Beaucoup d’entreprises, même celles qui ne sont pas de grande taille, utilisent plusieurs comptes, opèrent dans un contexte international, possèdent des filiales dans d’autres pays… La simple connaissance de l’existence de ces comptes ne va donc déjà pas de soi. Leur gestion non plus. “Aujourd’hui, le trésorier doit encore effectuer des tâches manuelles et routinières, comme aller vérifier l’état des comptes de l’entreprise et de ses filiales, en France et là l’étranger sur les sites internet des banques, explique Ignacio Sanchez Miret. Les applications des fintechs permettent désormais de consolider toutes ces informations sur un seul tableau, un seul écran et de tout gérer simplement.”

À la poursuite des liquidités

La priorité absolue d’une entreprise, et donc de son trésorier ou de son directeur financier, est d’avoir du cash sur son compte. Le montant du financement des entreprises, c’est-à-dire ce que les banques leur prêtent à court terme, ne représente que 180 milliards d’euros, contre 650 milliards d’euros pour le crédit interentreprises. 25 % des dépôts de bilan sont causés par des factures non payées, seules 10 % des factures sont couvertes par l’affacturage et pour finir, seulement 12 % sont assurées contre le risque d’impayés.

Les fintechs viennent là encore simplifier la tâche du trésorier en facilitant et fluidifiant la rentrée des liquidités sur le compte de son entreprise. “Notre solution se déploie en quatre modules : le premier est un logiciel en ligne qui permet d’automatiser le processus de relance-recouvrement ; le second est un module de crédit management qui permet de piloter en ligne la police d’assurance-crédit de votre choix et de noter vos entreprises clientes selon l’expérience de paiement, explique Amaury de la Lance, président de plateforme BtoB d’optimisation de trésorerie Aston ITF. Le troisième module permet aussi d’être relié à l’ensemble des affactureurs de la place et de faire financer vos factures. Enfin, notre solution comporte un quatrième module de tableaux de board-reporting du poste client.” Et une nouvelle fois, les tâches quotidiennes et manuelles (typiquement les relances) du trésorier sont automatisées.

Au bonheur des fraudeurs

La révolution fintech va aussi permettre une sécurisation accrue des flux financiers, notamment entre les entreprises et leurs fournisseurs, et rendra la fraude plus difficile. “Nous observons suite à des remontées de nos clients une hausse des malversations appelées ‘fraude au président’ ”, révèle Christophe Descos, directeur du marché des entreprises Banque Populaire. Typiquement, un malfaiteur se fait passer pour le président ou un exécutif, et demande par téléphone ou par e-mail un virement sur un fournisseur fictif. Les fonds sont souvent d’abord virés vers un pays limitrophe, puis vers un pays plus lointain. Ces fraudes ont lieu le plus souvent lorsque le président est en déplacement, et qu’il a laissé à une personne en interne le pouvoir de faire des virements.

Le plus souvent aussi, les malfaiteurs insistent sur le caractère urgent de la demande de virement, pour empêcher la personne qui en a le pouvoir de réfléchir. Un autre type de fraude consiste pour un malfaiteur à se faire passer pour un fournisseur de l’entreprise qui affirme que ses coordonnées bancaires ont changé, et demander à être payé sur le nouveau compte. L’argent n’atteindra bien sûr jamais le fournisseur en question, mais partira à l’étranger. Autre fraude typique : une personne extérieure a pris des renseignements sur l’entreprise, identifie des employés, et téléphone en se faisant passer pour la banque ou l’éditeur du logiciel et demande à faire des tests de virements. Ici, nous ne sommes plus dans l’urgence, la manipulation peut prendre plusieurs jours, car l’objectif est de mettre la cible en confiance et de lui faire faire un virement vers un compte détenu par les malfaiteurs.

La riposte numérique

Les banques et les fintechs ont développé des stratégies et des bonnes pratiques pour éviter que de telles fraudes ne frappent leurs clients. “Il faut bien entendu sensibiliser les salariés à l’existence de telles malversations, conseille Guillaume Lafarge. Mais aussi mettre en place une ségrégation des tâches afin qu’une personne ne puisse pas effectuer seule un paiement de bout en bout, et qu’il y ait au moins deux collaborateurs de l’entreprise dans la chaîne de décision.” Souvent, les PME ou ETI ont encore des acceptations d’ordres de virement non informatisées, voire manuelles, comme le parapheur. Un chef d’entreprise qui est souvent en déplacement laisse des délégations, parfois pour des montants importants, à ses collaborateurs. Le passage au numérique et la gestion coordonnée des délégations font donc partie des bonnes pratiques à mettre en œuvre. Les mêmes solutions informatiques qui facilitent la vie des trésoriers en agrégeant tous les comptes de l’entreprise sur un seul écran, leur permettent aussi de lutter contre ces fraudes. À chaque fois qu’un ordre de paiement est réalisé, la demande de validation est envoyée sur le poste de travail du dirigeant et sur son mobile. La fraude au président a souvent lieu lorsque le dirigeant est en déplacement, mais même s’il n’a pas son ordinateur avec lui, il aura toujours son téléphone, et dans 99 % des cas un accès à Internet. Il pourra donc signer le virement en ligne, ou au contraire le refuser.

“Les mêmes solutions informatiques qui facilitent la vie des trésoriers en agrégeant tous les comptes de l’entreprise sur un seul écran, leur permettent aussi de lutter contre les fraudes”

Ces agrégateurs de comptes, qui permettent la gestion des signatures et des délégations de paiement, sont disponibles par abonnement à partir de quelques dizaines d’euros par mois. Aussi, même si ce sont avant tout les grands groupes qui les utilisent, les PME y ont elles aussi accès. Les banques sont aussi très attentives aux virements effectués dans certains pays à risques. “Avec Suite-Entreprise.com, il est aussi possible pour les entreprises de circonscrire par avance leurs émissions de virements à certains pays, ou alors uniquement dans une certaine zone : la France, l’Europe. Il est possible de modifier ces spécifications, mais le processus n’est pas immédiat”, explique Christophe Descos.

Le rôle du trésorier évolue

Le rôle du trésorier d’entreprise évolue donc drastiquement avec la digitalisation. D’abord, il doit davantage communiquer avec les autres services, notamment avec le service informatique. “La responsabilité du trésorier est d’identifier les risques IT majeurs qu’il ne peut régler seul. De son côté, l’IT ne saura pas qualifier les risques, mais saura y faire face, analyse Bernard Drui, managing director de Protiviti. Ensemble, ils pourront prendre les mesures pour protéger les comptes et les flux financiers de l’entreprise face à ces risques.” Et une des huit mesures demandées par la loi de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme est du ressort du trésorier, puisque c’est lui qui gère les sorties d’argent. “Le cash out est le dernier rempart de contrôle des démarches initiées dans l’entreprise, la lutte contre la fraude et la corruption fait plus que jamais partie des attributions du trésorier”, estime Bernard Drui.

“Ces agrégateurs de comptes qui permettent la gestion des signatures et des délégations de paiement, sont disponibles par abonnement à partir de quelques dizaines d’euros par mois”

Dès lors, le rôle du trésorier s’oriente de plus en plus vers l’analyse de toutes ces informations qui arrivent en masse. “Grâce au big data et à l’intelligence artificielle, il sera de plus en plus amené à concevoir la stratégie financière à moyen et long terme de l’entreprise, prévoit Ignacio Sanchez Miret. Mais il restera tout de même le roi du court terme grâce aux nouveaux outils de placement des fonds.”

Placements des liquidités : la prudence avant toutVous êtes trésorier d’une entreprise, et celle-ci dispose de liquidités ? Bonne nouvelle ! Mais où placer cet argent dans un contexte où les taux d’intérêt sont particulièrement bas ? “Jusqu’il y a 5 ou 6 ans, les entreprises plaçaient leur trésorerie en monétaire, mais ce placement est rentré dans une zone où les taux sont négatifs, raconte Christophe Descos, directeur du marché des entreprises du groupe Banque Populaire. Actuellement, la plupart des entreprises laissent leur trésorerie en comptes à vue.”

Le fait qu’un compte à vue ne rapporte que 0 % n’est pas un problème car c’est déjà mieux qu’un taux négatif. Mais il existe d’autres solutions de placement, qui permettront aux entreprises de faire, modestement, fructifier leur trésorerie. Par exemple, les comptes, ou dépôts, à terme. Le ticket d’entrée est faible, les fonds sont disponibles, garantis et la rentabilité autour de 1 %. Si vous retirez les fonds avant le terme (par exemple 6 ou 12 mois), la rémunération sera amoindrie, voire nulle. Viennent ensuite les contrats de capitalisation et autres placements structurés. Ces contrats comportent une dose de risque, qui peut être décidée en amont. Par exemple, TresoCop50, une obligation structurée commercialisée par Banque Populaire, qui permet un rendement positif et dont le risque de perte maximale est capé à 10 % des fonds engagés. Le produit est indexé sur un indice développement durable. La performance de cet indice est distribuée à l’entreprise dans la limite de 20 % sur 4 ans, ce qui fait 5 % nominal par an. “Les PME n’acceptent en général pas de prendre un risque, et vont placer en compte à vue, où alors seulement une petite part de leur trésorerie sur un produit comportant un risque, explique Christophe Descos. Les entreprises de plus grosse taille, certaines associations ou les institutionnels vont aller sur les placements de plus longs termes et un peu plus risqués.”

La blockchain va-t-elle révolutionner les flux financiers ?Derrière l’anglicisme “blockchain”, littéralement chaîne de blocs, se cache sans doute une nouvelle forme de gestion des actifs financiers. La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations transparente, sécurisée et complètement décentralisée, c’est-à-dire fonctionnant sans organe central de contrôle. Elle est partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire, ce qui permet à chacun d’entre eux de vérifier la validité de la chaîne. Certaines blockchains sont publiques et peuvent être utilisées par tous, et d’autres sont privées. Les trésoriers d’entreprise et les banques s’y intéressent de très près car la blockchain élimine les délais, les frais imprévus et les erreurs de traitement, ouvrant ainsi la voie à une gestion de trésorerie en temps réel. De plus, une action sur la blockchain est enregistrée et apparaît aux yeux de tous les utilisateurs, ce qui permet un contrôle accru de ce qui s’y passe et donc rend les fraudes très difficiles à réaliser. “Sur certaines blockchains, les nouveaux membres sont certifiés par un organisme ou une autorité légale. Nous avons ainsi la certitude qu’il ne s’agit pas de fraudeurs”, explique Ignacio Sanchez Miret, trésorier et risk manager chez HMY Group et président de la commission fintech de l’AFTE.

En France, c’est BNP Paribas qui paraît être en pointe sur l’utilisation de cette technologie. Le groupe bancaire a même effectué un test grandeur nature, dont les résultats ont été rendus publics en octobre 2017, et a utilisé une blockchain en partenariat avec EY. Il en ressort que l’utilisation de la blockchain a permis l’extension des plages horaires d’opérations jusqu’à 11 heures de plus, et a offert non seulement une meilleure optimisation de la trésorerie, mais aussi l’établissement d’une vision partagée des positions de liquidité dans les différentes implantations de BNP Paribas dans le monde. La blockchain pourrait donc répondre efficacement à certains des problèmes principaux qui s’imposent aux trésoriers de grands groupes internationaux : savoir exactement quels sont les comptes bancaires détenus par leurs filiales de par le monde, quels y sont les montants crédités, et qui gèrent ces sommes d’argents au sein du groupe. Reste à savoir si ce test grandeur nature pourra être généralisé à l’ensemble des problématiques des trésoriers d’entreprises, et au-delà à l’ensemble des transactions financières.

8 entreprises sur 10 ont subi au moins une tentative de fraude en 2016, La fraude au faux président est la plus citée (59 %), suivi par la cyberattaque (57 %).Source : Heuler Hermès

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